Quel est le langage de programmation BASIC?

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BASIC (acronyme pour Beginner's All-purpose Symbolic Instruction Code, littéralement «Code d'instruction symbolique multi-usages du débutant»), est une famille de langages de programmation de haut niveau ayant pour but la facilité d'utilisation.

Buts

Le langage BASIC a été conçu en 1964 par John George Kemeny (1926-1993) et Thomas Eugene Kurtz (1928-) au « Dartmouth College » pour permettre aux étudiants qui ne travaillaient pas dans des filières scientifiques d'utiliser les ordinateurs. En effet, à cette époque, l'utilisation des ordinateurs nécessitait l'emploi d'un langage de programmation réputé réservé aux seuls spécialistes, en général un langage d'assemblage ou le Fortran II, encore peu évolué mais déjà complexe. Ces langages n'étaient pas interactifs, ce qui en rendait la maîtrise délicate pour des utilisateurs occasionnels. BASIC se voulait interactif et aussi très simple : ses sept instructions devaient pouvoir être enseignées en une demi-journée.

L'acronyme BASIC est lié au titre d'un article de Kurtz qui n'a pas été publié et n'a aucun rapport avec les séries intitulées « Anglais basic » de Charles Kay Ogden. Les concepteurs du langage souhaitaient qu'il soit du domaine public, ce qui favorisa sa diffusion.

Le BASIC équipait dès le milieu des années 1970 pratiquement tous les micro-ordinateurs du moment (Olivetti P6060, Tektronix 4051, IBM 5100, Commodore Pet, etc.). Dans les années 1980, la plupart des micro-ordinateurs étaient fournis avec un interprète BASIC, parfois en ROM, et quelques calculatrices programmables en furent même dotées.

Les huit principes de conception du BASIC étaient:

  1. Être facile d'utilisation pour les débutants ;
  2. Être un langage généraliste ;
  3. Autoriser l'ajout de fonctionnalités pour les experts (tout en gardant le langage simple pour les débutants) ;
  4. Être interactif ;
  5. Fournir des messages d'erreur clairs et conviviaux;
  6. Avoir un délai de réaction faible pour les petits programmes ;
  7. Ne pas nécessiter la compréhension du matériel de l'ordinateur ;
  8. Isoler l'utilisateur du système d'exploitation.

Histoire

Le BASIC est peut-être le langage de programmation le plus connu. La forme originelle du langage s'inspire du Fortran, avec des ajouts pour le rendre interactif et capable de traiter en mode calcul de bureau des opérations matricielles, notamment multiplication et inversion. BASIC est souvent interprété, mais rien ne l'empêche d'être compilé là où l'interactivité avec le programmeur n'était plus nécessaire, par exemple packages de gestion. Malgré sa normalisation, plusieurs dialectes sont apparus au cours des années, partis de la même base, et proposant des améliorations diverses, par exemple dans le domaine des interfaces graphiques ou de l'orienté objet. La référence sur PC (MS-DOS) a été le GW-BASIC puis quelque temps le QuickBasic.

La première version du BASIC a été développée sur un ordinateur central temps réel appelé GE-256 (General Electric), qui était un GE-225 avec une GE DataNet-30. Cet ordinateur 20 bits, conçu en 1959 au sein du département d'informatique industrielle de la société General Electric par Arnold Spielberg, père de Steven Spielberg, occupait une pièce entière, embarquait 10 000 transistors et 20 000 diodes. Les données étaient conservées sur des bandes magnétiques enroulées sur des bobines, des cartes perforées ou des bandes de papier. Vendu 250 000 dollars à l’époque, le GE-225 a été un succès commercial, malgré la désapprobation du directeur général de la société qui le produisait. BASIC était le premier langage spécialement conçu pour être utilisé sur des systèmes interactifs.

Les premières versions de BASIC étaient utilisées sur des ordinateurs en temps partagé. L’interprétation était plus commode que la compilation, car les modifications ne portaient souvent que sur quelques lignes entre deux passages successifs.

Les constructeurs des premiers ordinateurs individuels avec clavier ont eu besoin d'inclure un outil permettant aux utilisateurs d'écrire des logiciels pour leur matériel. L'un des premiers, TRW, avait créé son propre langage pour ses terminaux programmables Datapoint, mais l'abondance d'étudiants connaissant BASIC le conduisit à porter ce langage sur des machines comme son 2200. Une version interprétée pouvait sans difficulté tenir Mémoire morte (ROM) ou vive. BASIC avait en 1970 un concurrent, le langage FOCAL, mais celui-ci était propre à DEC et fut vite marginalisé, comme le sera le HPL de Hewlett-Packard six ans plus tard.

BASIC offrait aussi quelques commandes comme old, new, list et quelques autres déjà définies à l'intérieur même du langage, lui conférant ses capacités interactives.

Les premiers ordinateurs individuels possédaient presque tous un interpréteur BASIC en mémoire morte (TI-99/4A, C64, TRS-80, Apple II, etc.). Hewlett-Packard laissait le choix sur son 9825 entre un BASIC standard et son langage maison HPL plus puissant, mais moins standard. Ces langages étaient sur cartouche ROM amovible.

En 1968, un article d'Edsger Dijkstra devenu très populaire avait insisté sur la nocivité de l'instruction « goto » en matière de qualité du code, et donc la productivité du programmeur. Cette critique s'appliquait alors à la plupart des langages, dont les dialectes du BASIC. Dix ans plus tard, presque tous les langages avaient pris cette critique en compte y compris BASIC. La popularité du BASIC, langage de programmation grand public par excellence, fit dire à certains que ce langage a donné naissance à plus de mauvais programmes qu'aucun autre langage. Olivier Lecarme, professeur à l'Université Laval, affirmait à l'AFCET : « BASIC programming cannot teach you any kind of programming, not even basic programming ». De fait, privilégiant l'action plutôt que la méthode, ce langage aux contrôles sommaires ne convient qu'à la « petite programmation » (moins de 500 lignes).

Les versions les plus répandues ont été les interpréteurs conçus par Microsoft, qui pratiquait une politique de prix modérés et avait fini par s'imposer comme la référence : quelles que fussent les machines source et cible, on savait qu'un programme écrit en BASIC Microsoft tournerait sur un autre BASIC Microsoft.

En 1977 Microsoft avait sorti l'Altair Basic (adaptation du Basic par Bill Gates et Paul Allen) pour le Altair 8800 du constructeur MITS. C'était son premier logiciel. En 1979 Microsoft obtint d'IBM la commercialisation de son interprète BASIC avec les futurs IBM PC et compatible PC. Cette version était incluse dans la puce ROM des PCs, et se lançait au démarrage en l'absence de système d'exploitation. Plus tard, Microsoft a vendu différentes versions du BASIC pour DOS, dont Basica, GW-BASIC, QuickBasic et Visual Basic pour MS-DOS. Microsoft Windows 95 et Windows 98 incluaient un interpréteur QBasic à installer à partir du CD-ROM et Windows 98 incluait un interprète VBScript. Visual Basic for Applications a été ajouté dans les produits Microsoft Office en 1997.

À la même époque, le Basic sur Apple II ne connaissait que les nombres entiers ; il fallut attendre l'Apple II+ pour le traitement des réels.

Le compilateur Waterloo BASIC fut l'un des premiers logiciels commercialisés par Watcom : il avait été programmé entre 1978 et 1979 pour l’IBM Series/1, un PC 16 bits. En 1979, le compilateur a été porté pour VM/CMS tournant sur les IBM 370, 3030 et 4300, et un accord avec IBM a permis sa mise sur le marché. Il y eut plusieurs mises à jour de 1980 à 1983 ainsi qu'une version portée sur l’interpréteur de commandes MVS/TSO et sur VM/CMS.

Borland a publié son compilateur Turbo Basic 1.0 en 1985. Les versions suivantes sont encore vendues sous le nom de PowerBasic par une autre compagnie. Il existe toujours une version pour MS-DOS.

La nécessité d'enseigner un langage de programmation davantage structuré avait donné naissance au langage Pascal en 1972. Ce langage, en particulier grâce au compilateur Turbo Pascal de la société Borland, bien plus rapide que n'importe quel interprète BASIC de l'époque, remporta un énorme succès au cours des années 1980, et marqua un début de déclin de la popularité du BASIC dans le grand public.

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